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Et vous comment faîtes-vous avec vos ados ? #2 Interview de Florence

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir l’interview de Florence 46 ans.

Florence est mariée et maman de trois ados : une fille M. 18 ans en classe de prépa, et deux garçons T. 16 ans en 1ère et G. 13 ans en 4ème.

Dans ce témoignage il est question de séjours linguistiques à l’étranger, d’absence de téléphone portable au collège, de choix d’orientation.

Vous découvrirez également les secrets de Florence pour communiquer et rester en lien avec ses ados.

J’espère que vous trouverez dans cette interview des réponses aux questions que vous vous posez ou des clés pour mieux vivre votre quotidien avec vos ados.

ET VOUS, COMMENT FAÎTES-VOUS AVEC VOS ADOS ?


UAALM : Comment est l’ambiance chez toi avec trois ados ?

FLORENCE : C’est bien, j’ai beaucoup aimé quand ils étaient petits et maintenant qu’ils sont grands on a une autre relation et j’adore aussi. Je trouve que chaque âge a ses côtés très sympas.

UAALM : Quelles sont les clés d’une bonne communication selon toi ?

FLORENCE : Avec mon mari, on se dit qu’on a de la chance, parce que nous avons quasiment tout le temps le même point de vue par rapport aux demandes des enfants.

On discute tous les deux sur ce qu’on autorise ou pas.

Par exemple au niveau des téléphones portables on a été clair, pas de téléphone avant leur 14 ans c’est à dire avant la fin de 3ème.

UAALM : Alors justement comment gérez-vous les écrans avec vos ados ?

FLORENCE : Souvent, ils sont les seuls au collège à ne pas avoir de téléphone.

UAALM : Comment le vivent-ils ?

FLORENCE : Ils savent que c‘est comme ça, ils ne réclament pas parce qu’on est ferme.

C’est vrai qu’il y a une pression sociale par rapport aux copains. Mais s’ils ont besoin de communiquer avec les copains, ils utilisent mon téléphone.

UAALM : Ont-ils accès à d’autres écrans ?

FLORENCE : il y a la télé et ils ont des jeux sur la télé. C’est vrai qu’il y a souvent une angoisse des parents pour gérer les écrans et c’est vrai que ce n’est pas évident.

Chez nous il y a plusieurs règles. Déjà la nuit, aucun téléphone ne reste dans les chambres.

Et puis, G. qui n’a pas de téléphone, a le droit de jouer sur la télé ou sur l’ordinateur pour une durée maximale d’une heure uniquement les jours où il n’y a pas école donc le week-end et le mercredi.

Il respecte plus ou moins le temps qu’on lui autorise. Donc on a plusieurs stratégies soit il note l’heure de début soit on lui rappelle que ça fait un moment qu’il joue.

Ils oublient le temps quand ils sont devant les écrans. Mais globalement ils respectent plutôt pas mal.

UAALM : Par rapport au téléphone, au collège, comment fais-tu si tu as besoin de le joindre ou si lui a besoin de te joindre ?

FLORENCE : Je sais que s’il y a un problème au collège on sera contacté, l’établissement a nos coordonnées. Et s’il finit une heure ou deux heures plus tôt, ça n’a jamais tué personne de faire une ou deux heures de permanence !

Aujourd’hui, mes enfants n’ont pas d’addiction aux écrans mais il faut être vigilant, je pense que ça peut vite basculer.

UAALM : Ont-ils été embêtés, moqués par leurs camarades parce qu’ils n’avaient pas de téléphone portable ?

FLORENCE : Je ne sais pas trop, ils ne m’en ont pas trop parlé. Les bons copains savent que c’est comme ça chez nous. Pour eux, c’est sûr qu’il faut avoir assez de caractère pour dire aux copains “c’est comme ça”.

UAALM : Comment gérez-vous l’argent de poche ?

FLORENCE : on commence au lycée. 30€ en début de lycée et 50€ en Terminale. C’est pour leurs petites dépenses. Pour le reste nous approvisionnons la carte de self et pour les vêtements ils ne sont pas consommateurs.

UAALM : Au niveau scolarité, quelle place prends-tu pour les devoirs ?

FLORENCE : ça dépend des enfants, ils ne sont pas tous demandeurs de la même façon. Ils sont tous les trois sérieux et ça marche plutôt bien. Ils se mettent à travailler volontier. Depuis petits, ils savent qu’en rentrant, on goûte et on fait les devoirs.

G est hyper anxieux, quand il voit qu’il a beaucoup de devoirs, il s’y met. T me demande moins donc tant que ça va je laisse. Et quand il y a un coup de mou au niveau des notes on resserre les boulons.

UAALM : Comment ta fille a-t-elle fait son choix d’orientation ?

FLORENCE : Le choix s’est fait naturellement de poursuivre dans les sciences. Dès la 1ère on a fait deux salons pour qu’elle se rende compte de ce à quoi elle pouvait prétendre et des exigences qu’on allait attendre d’elle. Elle aime beaucoup apprendre et travailler donc c’était clair qu’elle voulait faire une prépa. Finalement, elle a choisi une prépa intégrée c’est à dire qu’au bout des deux ans de prépa elle est sûre d’intégrer une école à choisir parmi un bouquet d’écoles proposé. Elle n’aura pas de concours pour intégrer l’école, c’est du contrôle continu.

UAALM : As-t-elle fait ce choix en ayant une idée de métier ?

FLORENCE : Je pense qu’elle se voit bien ingénieure ou dans la physique mais elle n’a pas encore d’idée précise de métier. Elle avait de bons résultats dans toutes les matières mais son coeur allait vers le scientifique. Elle aime beaucoup l’anglais et l’espagnol. Donc là, elle regarde les écoles d’ingénieurs qui demandent de faire un stage à l’étranger et je sens qu’elle a les yeux qui pétillent !

UAALM : Son goût pour les langues vient de quoi ?

FLORENCE : moi j’aime beaucoup, j’ai peut être un peu conditionné mes enfants en leur montrant que c’était chouette de pouvoir échanger avec des étrangers. M. avant son entrée en 6ème a fait son premier séjour linguistique. Elle est partie deux semaines l’été avec un organisme. Après, par des copains de copains, on a trouvé une jeune fille irlandaise qui voulait venir en France donc elles ont fait deux échanges comme ça.

T. a fait pareil à la fin de la 5ème, ils font ça tous les ans

G a commencé cette année mais il a plus de mal à vouloir partir. Quand j’ai trouvé les dates pour l’Irlande ça le faisait pleurer parce que ça le faisait revenir trois jours avant la rentrée. Mais on lui a dit que ce serait bien pour lui. Il est rentré ravi, il dit que ça lui a fait du bien !

UAALM : Avec quels organismes sont-ils partis ?

FLORENCE : Ils sont partis avec LEC. On a aussi fait pas mal d’échanges avec des étrangers, avec des organismes qui cherchent à placer des jeunes dans les familles comme NACEL. G. est parti à Autrans avec Little Big Land, l’année avant de partir en Irlande. Les animateurs sont tous étrangers et ne leur parle qu’anglais. Il avait beaucoup aimé, ça fait une phase de transition avant de partir à l’étranger.

UAALM : Tu as trois enfants, si tu fais des échanges pour chacun, vous devez souvent recevoir du monde…

FLORENCE : Ah oui, on a du monde sans arrêt ! L’été dernier on avait un canadien. 

Et puis on fait confiance aux enfants. Pour aller en Irlande par exemple, on les emmène à Lyon, ils prennent le TGV jusqu’à Roissy. A Roissy, ils prennent la navette pour aller au bon terminal pour enregistrer leur bagage et ensuite ils arrivent en Irlande. T. l’a fait en 3ème et en fin de 3ème il est allé à Toronto tout seul. Donc là c’est vrai que le téléphone est indispensable ! Je trouve que c’est important de les ouvrir à d’autres cultures, d’autres façon de vivre et mieux comprendre le monde dans lequel on vit. Donc oui, les langues prennent une place importante dans notre famille.

UAALM : avez-vous des rituels en famille ?

FLORENCE : Pendant les petites vacances on joue beaucoup aux jeux de société. En ce moment on est sur Dominion. On prend le dîner ensemble. On aime randonnée ensemble.

UAALM : si tu avais un conseil à donner aux parents d’ado pour que la vie de famille se passe bien ?

FLORENCE : je crois qu’à l’heure actuelle on veut parfois trop tout expliquer. Parfois c’est comme ça, il n’y a pas à discuter, ce sont les parents qui décident. Ça n’empêche pas d’avoir des échanges. Je pense qu’il faut être assez droit dans ses bottes et des fois c’est difficile de tenir bon. Mais si on pense que c’est le mieux pour nos enfants, il faut tenir bon. Ils ont besoin d’un cadre.

J’ai essayé de dire depuis toujours (presque !) à mes enfants qu’il était important qu’ils donnent le meilleur d’eux même. Comme ça, pas de regret. Je leur disais souvent, lorsque l’on randonnait et qu’ils se plaignaient : « Allez, tu peux aller au bout et tu seras content et fier de toi. Moi aussi je serai fier de toi. Mais le plus important c’est que tu sois toi fier de toi et tu te seras prouvé que tu étais capable d’y arriver !

Et je fais aussi le parallèle avec l’école : fais du mieux que tu peux.

Ils grandissent et je me vois de plus en plus comme une « accompagnante ». mon rôle est de les aider à réfléchir (pour eux, sur eux, sur le monde…), à faire leurs choix…


Je remercie Florence pour l’authenticité de son partage et pour sa confiance.

Si les expériences des parents vous intéressent, je vous invite à lire l’interview d’Estelle.

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