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Mon ado n’est pas motivé qu’est-ce que je lui dis ?

Votre ado n’est pas motivé et vous ne savez pas comment vous y prendre pour qu’il se mette au travail ?

Vous avez essayé de le raisonner. Vous l’avez menacé, puni, privé de ce à quoi il tient le plus au monde, mais rien n’y fait ?

Qu’est ce qui explique qu’une personne est plus motivée qu’une autre pour effectuer une même tâche ?

Pourquoi certains jeunes travaillent sans avoir besoin d’être poussés par leurs parents ?

Lorsque mes enfants ont été en âge d’avoir des devoirs, je me suis demandée :

« Comment faire pour qu’ils conservent l’envie d’apprendre malgré les contraintes imposées par le système scolaire ? »

Alors certes, le respect des valeurs joue un rôle important dans le processus de motivation. En effet, réaliser une tâche qui répond pleinement à nos valeurs est l’une des sources principales de motivation.

Mais comment faire pour les ados qui évoluent dans des environnements très cadrés que sont l’école, le collège, le lycée.

D’autant plus qu’ils ne choisissent pas ce qu’ils veulent étudier.

MON ADO N’EST PAS MOTIVE QU’EST-CE QUE JE LUI DIS ?


La motivation c’est le moteur, c’est ce qui donne l’énergie, l’élan. Ce qui fait avancer.

Et c’est parce que nous sommes motivés que nous sommes prêts à faire des efforts.

DEUX TYPES DE MOTIVATION

Vous le savez peut-être déjà, il existe deux types de motivation

1. la motivation extrinsèque

C’est la motivation qui vient de l’extérieur de nous.

Par exemple, un jeune est motivé parce qu’il espère une récompense s’il révise ses leçons. Ou au contraire parce qu’il sera privé de quelque chose s’il ne travaille pas.

2. la motivation intrinsèque

c’est la motivation que l’on puise à l’intérieur de nous.

Elle vient du plaisir que l’on retire. De l’intérêt que l’on porte à ce que l’on fait, du sentiment de satisfaction que l’on éprouve.

Tous les spécialistes s’accordent à dire qu’une motivation intrinsèque apporte plus d’autonomie au jeune dans son travail scolaire.

Pour autant, la motivation extrinsèque n’est pas une motivation négative.

Au contraire, elle peut permettre de donner un “coup de pouce” si la récompense est proposée ponctuellement.

C’est tout de même mieux si cela reste limité et utilisé seulement comme “starter” pour lancer la machine.

Pour Jeanne Siaud Facchin psychologue et psychothérapeute “il faut bannir le chantage. On met les enfants au travail en les encourageant pas en les menaçant”.


ALORS QUELLES SONT LES 5 SECRETS DE LA MOTIVATION ?

1. Éprouver régulièrement la satisfaction d’avoir réussi.

Rien ne démobilise plus que l’échec.

On pense parfois qu’un élève ne réussi pas parce qu’il n’est pas motivé.

Mais comment être motivé quand on n’a jamais ou peu réussi ?

Pour être motivé il faut régulièrement éprouver la satisfaction d’avoir réussi, se sentir fort, compétent.

Dans ce cas, il est important que votre ado se fixe des objectifs atteignables pour lui et qu’il éprouve à nouveau le sentiment de réussite.

Clé : il est intéressant à ce stade de se questionner sur son interprétation de la réussite.

Que signifie réussir pour votre ado ? et pour vous ?

En fonction de la définition de la réussite, l’idée est de favoriser les situations de réussites.

Par exemple, en lui proposant des exercices qui correspondent à ses capacités. C’est à dire en dosant la difficulté : trop difficile le jeune se décourage, trop facile il s’ennuie.

Ou encore, réussir, dans un premier temps, à atteindre une note (jugée peut être moyenne ou mauvaise par certain) à la portée de votre ado. Et petit à petit de viser de plus en plus haut.

Le but étant de lui redonner confiance en lui et en ses capacités.

Si l’ado pense qu’il a les moyens de surmonter la difficulté alors il peut réussir.

A l’inverse, s’il est convaincu qu’il n’est pas capable, il aura tendance à fuir toute situation qui pourrait lui révéler son sentiment d’incompétence.

Quand un jeune réussi une tâche difficile (mais adaptée à ses capacités) qui lui a demandé un effort, le cerveau sécrète alors de la dopamine (hormone du plaisir).

Réussir une petite chose donne envie de ressentir à nouveau le plaisir de réussir. On entre alors dans une spirale vertueuse.

La motivation naît de l’accomplissement d’un effort pour atteindre un objectif, des obstacles rencontrés et qu’on a réussi à surpasser pour réussir.

2. Avoir un objectif clair et précis

Je me rends compte, dans mes accompagnements de jeunes, que le problème de motivation trouve souvent son origine dans l’absence de vision à court, moyen ou long terme.

Un jeune qui a un projet personnel accessible et concret et qui sait comment il peut l’atteindre est beaucoup plus motivé.

De quoi ai-je envie ? pourquoi en ai-je envie, pour quoi faire ? qu’est ce que ça m’apportera

Le jeune peut se fixer des objectifs intermédiaires à court et moyen terme. Et chaque fois qu’une étape est franchie cela stimule l’effort à faire pour l’étape suivante.


L’exemple de Steeve

Lorsque j’ai rencontré Steeve en séance pour la première fois, sa référente m’a fait part de son inquiétude. En effet, Steeve était en décrochage scolaire et n’était motivé par aucune des voies qu’elle lui proposait.

Après quelques échanges, nous avons pu mettre en lumière ses talents (la danse et la musique).

Le fait de valoriser ses talents et de lui expliquer qu’il devait les honorer pleinement en n’arrêtant surtout pas de danser et de faire de la musique lui a permis de s’ouvrir.

A partir de ce moment là, Steeve a pu mettre des mots sur son rêve : ouvrir un hôtel à Madagascar (son pays d’origine).

Au fil des séances il s’est rendu compte que le métier de plombier l’attirait.

Cela lui permettait d’acquérir un savoir faire qui lui serait utile aussi bien dans sa vie professionnelle que personnelle.

Et puis, cette voie lui permettrait de trouver du travail rapidement.

Mieux encore, cela lui donner la possibilité d’exercer son métier en toute liberté s’il décidait de créer son entreprise.

Depuis Steeve a repris des études pour devenir plombier, et il continue de danser et de faire de la musique.


Parfois, nos ados ne savent pas mettre des mots sur ce qu’ils veulent faire.

Si j’avais demandé à Steeve, dès notre première entrevue ce qu’il voulait faire dans la vie, je suis certaine qu’il m’aurait répondu “je ne sais pas”.

Il faut souvent du temps et parfois une aide extérieure pour mettre des mots sur un projet.

Et puis, sans aller jusqu’à définir un projet professionnel, votre ado peut simplement se fixer un objectif de niveau de note à atteindre.

Je pense que c’est l’objectif que ma fille s’est fixé. Et c’est ce qui fait que, pour l’instant, elle reste motivée.

Clé : Je pense qu’il ne faut pas hésiter à se faire aider si votre ado ne trouve pas d’objectif. Surtout il s’enferme dans un cercle vicieux qui le démotive. Il existe de plus en plus d’atelier pour les jeunes, ou de coachs pour les aider à définir un projet personnel.

3. Besoin d’une reconnaissance extérieure.

Pour être motivé, l’ado a besoin de savoir rapidement s’il a réussi et s’il est sur la bonne voie.

Une étude menée par 3 universités Finlandaises entre 2006 et 2016 sur plusieurs milliers d’enfants montre que l’interaction entre l’enseignant et l’élève influe davantage sur les résultats scolaires que les outils pédagogiques ou la taille de la classe.

Cette interaction jouerait un rôle décisif dans les mécanismes qui conduisent un jeune à avoir confiance en ses capacités et à se fixer des objectifs.

En tant que parent, nous n’avons pas de prise sur cette interaction.

En revanche, nous pouvons encourager nos jeunes même lorsque la réussite semble minime. Ce qui compte pour enclencher la motivation c’est de souligner “le moindre effort”.

Il faut savoir, qu’à l’inverse, un faible soutien émotionnel provoque un comportement passif et d’évitement.

4. Connaître ses intelligences

Si l’ado a intégré que :

– l’intelligence n’est pas fixe,

– qu’elle évolue,

– qu’il peut s’améliorer en fournissant un travail intellectuel,

il saura alors qu’il peut modifier et faire évoluer ses compétences.

Lorsque le jeune a la conviction de jouer activement un rôle sur son propre fonctionnement, il sera plus à même de développer son investissement scolaire et sa persévérance à la difficulté.

Pour en savoir plus sur les intelligences, je vous invite à vous reporter à l’article « Mon ado se trouve nul Qu’est-ce que je lui dis ? La théorie des intelligences multiples #1«

5. Les exemples comptes plus que les mots

On influence plus souvent autrui par ce qu’on fait que par ce qu’on dit.

Les actes et les exemples portent beaucoup plus que les paroles.

L’éducateur, le coach, le manager ont une influence déterminante sur la motivation d’autrui par l’exemple pratique qu’il donne.

Les véritables chefs qui savent entraîner leur troupes sont ceux qui s’impliquent, participent, s’engagent, et qui sont eux même passionnés par ce qu’ils font.

Je pense que nous serons d’accord pour dire qu’un bon professeur ne peut passionner autrui s’il ne l’est pas lui même par ce qu’il fait.

Et vous, quelle image du travail donnez-vous à vos ados à travers vos actes ?

Le but n’est pas de porter un jugement sur votre comportement mais plutôt d’observer et peut être de prendre conscience de votre façon de faire et de vivre vos journée de travail.

CONCLUSION

Mon ado n’est pas motivé, qu’est-ce que je lui dis ?

Vous l’aurez compris on ne peut contraindre quiconque par la raison ou par les explications d’être motivé.

Inutile donc de dépenser votre énergie à sermonner ou punir votre ado.

Aidez le plutôt à définir ses critères de réussite et à se fixer des objectifs en fonction de ses capacités.

N’oubliez pas que l’ado d’aujourd’hui n’est pas l’adulte de demain…

Je pense, enfin, qu’il ne faut pas hésiter à se faire aider quand la situation devient trop conflictuelle entre vous et votre ado.

Et chez vous, dans quoi vos ados puisent-ils leur motivation pour travailler ?

N’hésitez pas à partager en commentaire ce qui fonctionne chez vous ou en quoi cet article vous paraît utile.

Pour terminer je vous propose une citation de Jeanne Siaud Facchin tirée de son livre « Mais qu’est-ce qui l’empêche de réussir ? » :

“L’objectif prioritaire est d’avoir des enfants épanouis et la réussite sera un cadeau supplémentaire. Et pas le contraire ! une grande partie, si ce n’est la plus grande partie, de leur énergie à réussir est tournée vers le plaisir que cette réussite représente pour leurs parents. Le plus triste en cas de mauvaise note, c’est l’enfant. Mais il va le cacher derrière une réaction provocante, fuyante ou désinvolte que l’on interprète à l’envers”.

source : Mais qu’est-ce qui l’empêche de réussir de Jeanne Siaud FacchinLa motivation – ouvrage collectif – La petite bibliothèque des Sciences Humaines

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