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Communication avec votre ado : pour avoir du courant, n’oubliez pas de branchez la prise !

La communication avec nos ados n’est pas toujours facile… On ne se comprend pas, on ne comprend pas leur comportement, leur attitude.

Je reçois, en ce moment des appels, des messages de parents désemparés par les résultats scolaires de leurs ados, et par leurs comportements qu’ils jugent « jemenfoutistes ».

Les parents se sentent impuissants, cela contribue à augmenter leur stress et la relation avec leur ado se dégrade.

Alors, aujourd’hui je voudrais vous inviter à ouvrir les perceptives et à vous demander « est-ce que mon attitude fait partie de la solution ou est-ce que j’entretiens le problème ? »

Branchez la prise pour que le courant passe !

J’ai emprunté cette image à Thomas d’Asembourg dans son livre « Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie aux jeunes« .

L’idée derrière cette image est que, pour pouvoir communiquer avec l’autre, il faut d’abord être en lien. Et brancher la prise c’est commencer par créer le lien.

Et pour créer le lien il est important de rejoindre l’autre par l’empathie.

L’empathie c’est quoi ? C’est la capacité à se représenter ce que l’autre ressent et pense.

« L’empathie c’est la fermer et ne rien faire, juste comprendre ce que l’autre vit derrière ce qu’il dit »

L’empathie passe pas la reformulation de ce qu’on entend sans jugement, ni critique pour bien vérifier que l’on comprend ce que vit l’autre.

C’est de cette manière que le lien se créé et génère ensuite une ouverture ou une compréhension mutuelle. Le courant peut enfin passer !

L’autre devient alors un allié même s’il ne le sait pas encore.

Pour résumer en deux mots : d’abord la relation et ensuite le résultat.

Exemple d'une prise non branchée

Lucie est en 3ème, elle passe le Brevet des Collèges cette année. Sa maman est inquiète car elle craint que Lucie n’ait pas de bons résultats et selon elle, Lucie ne travaille pas suffisamment.

Le brevet blanc arrive, Lucie obtient des notes autour de 13/20 sauf en maths 10/20 et en anglais 8/20.

Ce que vit la maman : du stress que sa fille ne « réussisse pas », de la colère à la vue des notes de maths et d’anglais qui, selon elle, sont dues à un manque de travail. Elle trouve que sa fille est « difficile », qu’elle manque de volonté, et qu’elle est obligée de la pousser à travailler, c’est épuisant pour la maman.

Ce que vit Lucie : elle est épuisée, elle a fourni un énorme travail pour ce brevet blanc et cela a porté ses fruits dans la plupart des matières. Elle fait tout son possible en maths mais le prof accélère. Il veut terminer le programme et ne prend aucune précaution à la bonne compréhension des élèves. Lucie se sent perdue parce que ça va trop vite et parce que le prof commence une nouvelle leçon sans avoir terminé la précédente et ça l’embrouille ! Elle rentre à la maison épuisée. Sa mère lui impose de travailler encore et encore tous les jours mais, pour Lucie, cela n’est pas efficace tant elle se sent fatiguée. Lucie a le sentiment d’être dans une roue de hamster qui jamais ne s’arrêtera.

Si la prise n’est pas branchée voici ce qu’il se passe : la maman craignant pour l’avenir de sa fille et souhaitant l’aider, lui a préparé un planning de révisions pour l’aider à s’organiser. Elle sera là tous les jours pour vérifier que sa fille a bien travaillé selon ce planning. Cette maman apporte une solution sans avoir même branché la prise…. Le courant ne passe donc pas.

Lucie docile va « se soumettre » et serrer les dents jusqu’à la fin de l’année pour, tant bien que mal, suivre le planning de sa mère. Elle perd le goût d’apprendre, toute motivation et elle sent profondément qu’elle n’a pas la main sur sa vie.

Un autre enfant pourrait choisir la rébellion et l’affrontement avec ses parents…

Dans les deux cas, les semaines à venir seront un calvaire pour la fille et la mère.

Thomas d’Asembourg nous dit : Comment voulez-vous avoir une relation facile avec un être que vous jugez difficile ?

L’attitude de cette maman fait-elle partie de la solution ou entretient-elle le problème ?

Cette maman est épuisée de « porter » sa fille, elle en devient épuisante !

Et si la prise est branchée ?

Si la maman rejoint sa fille par empathie, Lucie peut alors exprimer tout ce qu’elle vit et ce quelle ressent.

Sa maman l’écoute sans l’interrompre et sans la juger. C’est difficile pour la maman parce qu’elle a peur que Lucie ne se donne pas les moyens de « réussir » et qu’elle baisse les bras à quelques semaines du brevet.

Mais elle ne dit rien, elle reste dans l’écoute.

Lorsque Lucie a terminé, sa maman lui fait part de ses craintes qu’elle ne puisse pas avoir ses choix de filières si elle n’a pas de bon résultats et qu’elle soit obligée de faire un travail qui ne lui plait pas.

Finalement Lucie s’est sentie écoutée. Elle a confiance en ses capacités, elle sait qu’elle peut compter sur sa mère pour l’aider et la soutenir.

Lucie demande à sa mère :

  • de l’aider à organiser un planning de révisions qui prévoit des jours sans travail notamment quand elle rentre tard du collège.
  • l’autorisation de travailler les maths avec son amie qui a de bons résultats en maths.

Lucie sait comment s’organiser pour « réussir » son brevet. Elle est motivée pour donner le meilleur d’elle même.

Il n’y a rien de magique dans tout ça, c’est systémique ! La maman n’a pas changer sa fille ! On ne peut pas changer les autres. Elle a changé sa façon d’être avec sa fille et c’est ce qui change la dynamique de la relation.

Bien sûr quand la prise n’a pas été branchée depuis un certain temps, le courant peut mettre plus de temps à passer. La persévérance sera votre alliée.

CONCLUSION

Je ne connais pas de parents qui pensent « mal faire ». Au contraire, nous voulons tous le meilleur pour nos enfants et souvent nous déployons une énergie folle en voulant bien faire.

Et pourtant nos enfants ont aussi leurs réponses, nos enfants font souvent partis de la solution.

Le plus difficile en tant que parent est de laisser la place, l’espace à une écoute active, à l’empathie.

Osons leur faire confiance. Cette confiance est le premier pas vers la responsabilisation, vers l’autonomie.

Bien sûr, il est important d’être à leurs côtés, de les soutenir, de les pousser vers le haut mais cela ne peut se faire qu’après avoir branché la prise !

Et vous, racontez-nous des difficultés que vous avez réussi à surmonter avec votre ado ? Comment avez-vous fait ? Qu’avez-vous appris ?

Dans cet article j’ai puisé de nombreuses citations du livre de Thomas d’Asembourg Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour les jeunes ?

Vous pourriez-être intéressé par l’article : Mon ado n’est pas motivé, qu’est-ce que je lui dis ?

Si vous aimez, partagez !

2 commentaires

  • Sylvie

    J’aime beaucoup le descriptif sans – avec empathie. Je pens que c’est très parlant. Comme tu le dis, on veut tous le mieux pour nos enfants mais on a tendance à vouloir faire ce que NOUS pensons être le mieux pour eux, et le « nous » est bien la base du problème. Mon fils grandit, il commence à avoir des discussions différentes. J’aime qu’il se confie encore beaucoup à moi. Mais je sais que j’ai tendance à vouloir lui proposer des solutions toutes prêtes. Je dois me forcer à me mettre plus en retrait pour être dans l’acceuil et surtout pour qu’il trouve de lui-même ses solutions. Merci pour cet article qui me donne de quoi réfléchir 😉

    • Stéphanie

      Ce qui est chouette dans ton partage Sylvie c’est que tu mets le doigt sur quelque chose d’important : nous grandissons avec nos enfants ! Nous grandissons dans notre rôle de parent, dans notre façon d’être au monde et c’est souvent l’aîné qui nous guide 😉 Tu es une super maman 💓et le simple fait que tu te questionnes sur ton positionnement le démontre.

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