vie de famille

Conflit entre frères et sœurs : 4 erreurs à éviter

J’ai trois enfants et comme la plupart des parents j’aimerais qu’ils cohabitent sans se chamailler ou se disputer.

Je fais de mon mieux pour traiter mes enfants de manière équitable pour qu’il n’y ait pas de jalousie.

Et pourtant ! Si vous saviez le nombre de fois où je me suis retrouvée empêtrée dans un conflit sans savoir comment en sortir pour ne pas favoriser l’un ou l’autre de mes enfants !

Alors aujourd’hui j’aimerais vous partager le fruit de mes recherches.

CONFLIT ENTRE FRÈRES ET SŒURS : 4 ERREURS A EVITER


1ère ERREUR : Ignorer les sentiments

Dans le livre Jalousies et rivalités entre frères et soeurs, Faber & Mazlish nous invitent à imaginer que notre conjoint(e) mette son bras autour de nos épaules et nous dise :

“Ma chérie (ou mon chéri), je t’aime tellement, tu es tellement merveilleuse (x) que j’ai décidé de prendre une autre femme (ou un autre homme) exactement comme toi”. 

Que ressentez-vous ?

Imaginez maintenant que cette nouvelle femme (ou ce nouvel homme) vienne se servir dans votre placard à vêtement, ou encore dans votre porte monnaie.

Vous allez vous plaindre à votre conjoint et ce dernier (ou cette dernière) vous répond : “ne t’occupe pas d’elle (lui)”, “quelle importance” “tu pourrais être plus sympa avec elle (ou lui)”.

Il est facile de se rendre compte dans ces circonstances à quel point ne pas voir ses sentiments pris en compte peut mener à ressentir de la colère et peut être même à devenir agressif.

1ère chose à faire : Laissez les sentiments s’exprimer

“Si on veut avoir la moindre chance que ça s’arrête alors il ne faut pas fermer la porte à tous ces débordements émotionnels que l’on souhaite bannir définitivement, mais les accueillir avec respect.”

Jalousies et rivalités entre frères et sœurs – Faber & Mazlish
Au lieu de dire…dites plutôt…
“Quelle importance”“Tu as l’impression qu’il fait ça juste pour t’embêter” Et laisser l’ado s’exprimer
“Ne t’excite pas comme ça, tu n’as qu’à…”C’est plutôt gênant, tu aimerais plutôt qu’il te demande avant de prendre tes affaire” Et laisser l’ado s’exprimer
“Arrête de geindre”“Ce n’est pas drôle. Je crois que tu devrais faire savoir à ton frère que tu n’es pas content mais par écrit”
“Ce n’est pas une façon de traiter sa soeur”“Tu as l’air furieux. Tu es capable de régler tes comptes avec ta soeur sans l’insulter”

Quand les émotions de nos ados débordent, nous pouvons avoir tendance à leur donner des conseils, à essayer de les rassurer ou encore à leur faire de grands discours.

Or, nos ados seront plus à même de nous écouter si l’émotion a d’abord était reconnue.

Notre rôle de parent est de leur montrer comment exprimer leur colère sans s’insulter ni se blesser.

Je ne sais pas vous, mais moi, entendre les chamailleries de mes enfants pompe toute mon énergie !

Faber & Mazlish expliquent  qu’il est normal d’avoir des moments où nous sommes incapables d’écouter avec tolérances. Il est important de le faire savoir à nos enfants. 

Dans ce cas nous pouvons proposer la chose suivante : “je comprend combien tu en veux à ton frère, mais pour l’instant il m’est difficile de t’écouter. Nous pourrons en reparler après le dîner si tu veux”.


2ème ERREUR : Comparer les enfants entre eux

Pour être honnête, si on me posait clairement la question : penses-tu comparer tes enfants entre eux ? Je dirais non, jamais de la vie, surtout pas.

Je sais combien les comparaisons peuvent être blessantes.. 

J’évite de dire des choses du genre “comment se fait-il que ta sœur range sa chambre et pas toi ?” ou encore “Tu ne laisses pas traîner tes affaires, merci. Si seulement ta sœur pouvait en faire autant” etc…

Et pourtant, la semaine dernière à une voisine qui me demandait : comment ça se passe l’école à la maison ? Je répondais : “Pour les filles ça se passe très bien, elles sont autonomes. Mon fils en revanche a plus de mal à se mettre au travail.”

Vous voyez le “en revanche” et le “plus” qui viennent comparer mon fils à ses sœurs. 

Ou encore, s’il m’arrive de faire un compliment à l’un de mes enfants du genre “j’aime bien ton écriture”, l’autre se sent dévalorisé et m’envoie dans les dents “de toute façon tu la (le) préfères” ou alors “et moi, elle est moche mon écriture ?”.

Alors comment on fait ?

Il y aurait deux types de comparaisons :

les comparaisons défavorables :

“comment se fait-il que ton frère arrive à rentrer à l’heure et pas toi ?”

La clé pour éviter les comparaison défavorables : Décrire. 

Plutôt que faire une comparaison défavorable, décrivez.

Décrivez ce que vous voyez “je vois une veste par terre” 

ou décrivez ce que vous ressentez “cela me contrarie” 

ou “décrivez ce qu’il faut faire “la place de cette veste est dans la penderie”.

les comparaisons favorables :

“tu es tellement plus ordonné que ton frère”

La clé pour éviter les comparaisons favorables : Ne parler que de ce qui vous satisfait dans la conduite.

Décrivez ce que vous voyez “je vois que tu as accroché ta veste dans la penderie”

ou décrivez ce que vous ressentez “ ça me fait plaisir, j’aime que l’entrée soit bien rangée”.

Enfin, comment faire pour éviter que les enfants se sentent dévalorisés quand un enfant est excité, heureux de partager quelque chose qu’il a accompli ?

Faber & Mazlish nous apportent quelques éléments de réponse : 

➢ il est préférable de choisir un moment où nous nous retrouvons seul avec lui pour lui faire part de nos commentaires enthousiastes.

si les autres enfants sont là à écouter : décrire ce que l’enfant peut selon nous ressentir (tu dois vraiment être fière de toi) ou ce que l’enfant a réussi (cette médaille tu l’as obtenue à force d’entraînement et de persévérance).

L’important c’est de ne pas ajouter “je suis tellement contente, j’ai vraiment hâte de le dire à papa et aux voisins”.

Autre exemple intéressant : quand les enfants ramènent leur bulletin scolaires, il est important de dire aux ados qu’il n’y a pas de concours de bulletins !  Que nous voulons nous asseoir avec chacun d’eux individuellement pour voir les appréciations et écouter ce qu’ils pensent de leur progrès.


3ème ERREUR : Donner la même chose à nos ados dans un souci d’équité

Et oui, donner la même chose c’est donner moins.

Pourtant, je ne sais pas vous? mais moi je me laisse souvent embarquer dans des batailles “c’est pas juste M… a eu plus que moi”.

Faber & Mazlish nous expliquent que les enfants n’ont pas besoin d’être traités tous de la même manière mais d’être traité chacun spécialement.

Au lieu de donner la même quantité à tous donnez selon les besoins de chacun.

Au lieu de manifester autant d’affection à tous montrez à chaque enfant que vous l’aimez spécialement.

Au lieu de consacrer autant de temps à tous, consacrez le temps nécessaire aux besoins de chacun. 

FABER & MAZLISH

Et j’avoue pour l’avoir testé que ça fonctionne !

Quand l’un de mes enfants me dit “ce n’est pas juste, M… en a eu plus que moi”.

Je réponds “ M… a eu ce dont il avait besoin. Ce qui m’intéresse maintenant c’est de savoir de quoi TOI tu as besoin ?” Et si je peux le fournir tout de suite je le fais, si je ne peux pas je lui dit que je le note sur la liste pour la prochaine fois (liste de course, liste d’anniversaire etc…) et je le note réellement devant lui.

Ce n’est pas nécessaire de manifester la même affection à chacun de nos enfants.

La seule chose qui est impérative c’est de rechercher ce que chacun a de spécial et ensuite lui faire sentir le plaisir que nous procure cette particularité.

“Apprécier l’individualité de chaque enfant, le prendre tel qu’il est, c’est faire en sorte que chaque enfant se sente le premier.” 


4ème ERREUR : Prendre partie dans les conflits 

Quand le conflit éclate comment intervenir sans favoriser l’un des enfants ?

Et bien tout dépend du niveau de chamaillerie.

Niveau 1 : chamailleries normale

Ignorez les, pensez à vos prochaines vacances !

Les enfants, en réglant leurs conflits font une expérience importante pour eux.

Niveau 2 : La situation se dégrade, l’intervention d’un adulte peut être utile 

➺Reconnaissez leur colère “vous avez l’air furieux l’un contre l’autre”.

➺ Exprimez le point de vue de chaque enfant “alors toi X tu veux …. et toi Y tu veux…”

➺ Reconnaître la gravité du problème “C’est un cas difficile : deux ados qui….”

➺ Manifestez votre confiance dans leur capacité à trouver une solution qui leur convient à tous les deux,

➺ Quitter la pièce !

Niveau 3 : situation potentielle dangereuse

➺ Informez vous. Est ce une bagarre pour rire ou une vraie bagarre ?

➺ Informez vos ados : on a le droit de se battre pour jouer si tout le monde est d’accord.

Niveau 4 : situation vraiment dangereuse. Intervention d’un adulte indispensable

➺ Décrivez ce que vous voyez “je vois deux ados en colère qui vont se faire mal”

➺ Séparer les “ensemble vous n’êtes pas en sécurité. Il faut prendre le temps de vous calmer. Vite chacun dans vos chambres”.


CONCLUSION

Ce rappel des 4 erreurs à éviter en cas de conflit entre frères et sœurs est toujours utile.

Il est même intéressant de le relire régulièrement.

Cela étant je crois vraiment qu’il ne faut pas se mettre la pression. 

Les parents aussi ont droit à l’erreur et à une deuxième chance, voir une troisième, une quatrième…

Je suis convaincue que le simple fait de prendre conscience de nos modes de fonctionnement face aux rivalités de nos enfants nous permettra petit à petit de progresser vers plus de sérénité.

Le livre Jalousies et rivalités entre frères et soeurs de Faber & Mazlish est regorge d’exemples très concrets. Certainement des exemples que vous vivez au quotidien.

J’ai essayé de vous en citer quelque uns. Si vous souhaitez approfondir, je vous invite vraiment à lire ce livre.

Et vous, comment gérez-vous les conflits entre frères et soeurs ?

N’hésitez pas à partager vos bonnes pratiques ou alors à nous faire part de votre avis sur cet article en commentaire. J’aime bien vous lire !

Et n’hésitez pas à lire l’article Un rituel en famille pour des échanges constructifs en famille

Source : Jalousies et rivalités entre frères et soeurs – Comment venir à bout des conflits entre enfants – Adèle FABER et Elaine Mazlish

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